TCA et Psychomot pourquoi, comment ?
Discutons-enJe vous explique comment je travaille en psychomotricité
D’après mon bagage théorique et clinique en psychomotricité, j’ai souhaité aborder ce qui me semble important à savoir dans l’accompagnement en psychomotricité des troubles du comportement alimentaire. Ceci n’est pas exhaustif et est toujours à remettre à l’ouvrage en lien avec les recherches et les études cliniques dans ce domaine.
A savoir qu’un TCA, ce n’est pas qu’un problème isolé autour du comportement alimentaire
🔹 Les TCA sont des maladies
Des pathologies comme l‘anorexie mentale, la boulimie ou l’hyperphagie boulimique sont reconnues comme des troubles psychiatriques à part entière dans les classifications médicales (DSM-5, CIM-11). Elles ont des critères diagnostiques spécifiques et nécessitent une prise en charge adaptée et pluridisciplinaire sous une coordination médicale. La psychomotricité est un des maillons de l’accompagnement.

🔹 Les difficultés dans le rapport à l’alimentation et au corps peuvent aussi être des symptômes
Les difficultés en lien avec le comportement alimentaire et le rapport à l’alimentation et au corps peuvent aussi être le reflet d’autres problématiques sous-jacentes, comme :
- Un trouble anxieux ou dépressif : certaines personnes modifient leur alimentation en réponse à une détresse émotionnelle.
- Un traumatisme : les TCA peuvent se développer suite à des abus, négligences ou violences passées.
- Des troubles de l’image du corps
- Des difficultés de régulation émotionnelle
- Des troubles de la sensorialité
- etc,…
La prise en charge doit donc toujours être globale et personnalisée.
La psychomotricité, un maillon de l’accompagnement
Voici les points que j’aborde ,dans un ordre précis, en lien justement avec la possibilité d’accéder progressivement au corps et à ses sensations, en respectant le rythme et les particularités de chacun
1- Réapprivoiser le lien au corps:
mon corps n’est peut être pas qu’un ennemi
Il s’agit de se remettre en lien très progressivement avec son corps, d’abord avec des sensations “confortables pour soi” pour simplement déjà réinvestir le corps comme possiblement “pas qu’ un ennemi”.
Durant cette étape , il y aura aussi besoin d’outils de régulation du stress pour réussir à se poser dans l’exploration de Soi. Il n’est pas possible en effet d’accéder à l’écoute du corps si on est sans cesse en état de stress neurophysiologique.
On utilisera évidemment des sensations adaptées et une entrée en corps très progressive pour revenir tranquillement vers Soi et agrandir petit à petit sa fenêtre de tolérance. Certains signaux ou sensations peuvent en effet être vécus comme dangereux. Cette première étape se fait ensemble, et en adaptation constante. Elle peut prendre du temps et c’est la plus importante. Restaurer un lien au corps sans être débordé, cela peut être fastidieux.
D’où l’importance de prendre le temps d’instaurer un climat de confiance et de sécurité avant toute exploration sensorimotrice.
2-Retrouver un corps stable, solide et protecteur
Le corps a souvent été mis à mal, parfois intrusé, souvent négligé. Il nous a lâché, il n’a pas été à la hauteur.Il n’a pas pu être porté, soutenu. Nous l’avons perçu comme pas assez solide pour nous protéger. Commencer à comprendre ce qui a pu se passer dans notre rapport au corps et en quoi il est devenu un ennemi est un chemin pour se comprendre soi et comprendre sans jugement notre rapport à lui.
Nous n’avons pas failli, nous n’aurions pas pu faire autrement, ce n’est pas de notre faute. Cela il est important de le conscientiser petit à petit pour permettre ensuite d’aborder notre rapport au corps.
L’étape 2 va donc consister à réinstaurer une perception du corps “solide”, sur lequel on peut compter, s’appuyer et refaire le chemin de l’organisme au corps (Bullinger). Retrouver et réintégrer tous les appuis, toutes les enveloppes qui ont lâché parce qu’il fallait survivre. Le corps n’a pas défailli, il a eu l’intelligence de lâcher la défense , de faire le mort , pour survivre.
Il faut ainsi refaire le chemin qui nous permet de construire une représentation de notre corps stable, sécure et cohérente.
-> A partir de là,nous aurons acquis un référentiel corporel stable, comme un point fixe à partir duquel je peux écouter et regarder ce qui se passe en moi sans être débordé ou sans me sentir en insécurité.
3-Réaffecter le corps :
mon corps est en lien avec ce que je suis, ce que j’exprime, ce que je vis
Une fois que je peux me poser dans mon corps et avoir un référentiel sensorimoteur stable, nous allons pouvoir explorer à nouveau les signaux corporels, comment je les affecte et comment je les interprète. Il s’agira de plusieurs types de signaux:
-les perceptions sensorielles multiples et leurs effets sur mon ressenti, mon affect,…Ce sera l’occasion de découvrir vos tendances sensorielles et les environnements sensoriels qui vous sécurisent.
– les signaux intéroceptifs
– les signaux tonico-émotionnels ou comment les émotions se vivent et circulent dans le corps
Je deviens ainsi de plus en plus conscient de ce qui se vit en moi. Je “garde le contrôle”. Je suis acteur.ice de mon vécu corporel, je peux agir et et non réagir. Je commence à ressentir la vie en moi et à mieux me connaître et me comprendre.
4-La régulation émotionnelle
Une fois entré en lien avec le corps et avoir commencé à mieux identifier ce qui se vit en soi et notamment ses émotions, il va falloir apprendre à rester avec. Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaires peuvent avoir des difficultés à identifier, interpréter et rester avec leurs émotions. Ces dernières ne sont pas perçues comme telles ou alors sont perçues comme débordantes, dangereuses. On n’a pas appris à savoir quoi en faire. Cela peut aussi rappeler au corps trop d’insécurité.
Il y a donc tout un travail de réapprivoisement des émotions à réaliser ensemble qui se fera en parallèle de tous les outils déjà intégrés et acquis lors de notre chemin ensemble de gestion du stress. Il y a en effet à distinguer les émotions en tant que telles et ce qu’elles engendrent chez nous: inconfort, stress, confusion, perte de contrôle, représentations associées.
Il y aura aussi tout un versant à aborder du côté de la possibilité de retrouver ses limites (corporelles et psychocorporelles) , et de pouvoir les poser et en prendre soin. Il y a en effet souvent des difficultés à sentir ses limites (et parfois on les recherche par des comportements destructeurs), à les respecter et à les exprimer. Poser des limites saines, dire non, les poser par le corps, la voix, la distance interpersonnelle… Savoir à quoi je dis oui quand je dis non. Dans toute cette étape de régulation émotionnelle, il y a aussi toute la part d’écoute des besoins dans laquelle ma formation en communication non violente m’est très aidante pour vous accompagner.
5- La confiance corporelle et l’expression de soi
Enfin, une fois la paix avec le corps réalisé, une fois la possibilité intégrée d’en écouter les signaux, je peux doucement en faire un ami pour mieux me connaître et savoir cheminer dans mon quotidien.
Alors, une dernière étape peut commencer à être explorée: celle de la confiance (qui implique un certain lâcher prise, une forme de collaboration et d’ouverture à ce qui est), et celle de la douceur, du jeu, et du plaisir (et je sais que ça peut être très complexe à lire).

Voilà ce que contient cette étape:
->Avoir la possibilité de ressentir le corps comme vecteur d’expression de Soi, d’ouverture à la créativité. Il existe tellement de chemins corporels et sensoriels pour aller incarner ce qu’on ressent dans l’interaction avec Soi, l’Autre, le Monde.
->Commencer à favoriser le dialogue avec le corps, à faire confiance à nos ressentis ou en tout cas à à les prendre en considération comme faisant partie de Soi
->Commencer à prendre soin de son corps, à s’autoriser à lâcher un peu la pression, à jouer un peu, à être doux un peu, à s’amuser un peu,.. puis de plus en plus.
La dimension d’autorisation à l’amusement, à la joie, au jeu, ce n’est pas si évident que ça , encore plus quand on a vécu des moments de perte de contrôle en lien avec des mécanismes de survie.

TOUT CELA, c’est Un CHEMIN:
C’est un chemin, un chemin de redécouverte de Soi.
C’est comme faire la paix avec quelqu’un. Ici, on fait la paix avec le corps. Notre regard sur l’ennemi désigné évolue. Est ce que c’était vraiment lui l’ennemi qui nous a trahi, ou a t’il juste fait de son mieux, comme nous?
On se rend compte que l’autre ne voulait peut être pas nous faire du mal , qu’il a réagit pour nous protéger. Au début, c’est dur à digérer. Puis progressivement, on se connaît à nouveau. Alors, on a envie de rejouer ensemble, parce que finalement on s’amuse bien quand même. Des amis, ça s’accompagne mutuellement.
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